Emmerdeurs. Je suis entouré d'emmerdeurs. La frivolité de certains de mes collègue laissé en suspens la sécurité déjà incertaine de notre mission. Il faut dire que je devais chapoter une bande de bras cassé, première année en tant que sbire, ils n'en sortiraient jamais. Trop peu d'amertume, trop peu d'initiative, trop peu de courage. Je cours en dernière position pour protéger les enfants que l'on m'a confié, je n'aime pas cela. Ils sont lents, inutile, ils ne font rien de bien définitivement. Les allés sont sombres, froide, sente l'urine et le son de nos respirations rythme le pas hâtif de mes sbires. Ils le font n'importe comment, ils ne sont pas fichu de se synchroniser pour faire le moins de bruit possible, mon rapport les concernant sera mauvais. Nous n'avons pas besoin de ratés dans nos rangs, nous devrions nous montrer plus élitiste. La police n'est pas loin, j'entends le jappement des Caninos et des Malosse qui nous poursuivent et je motive mes troupes comme je le peu en leurs rappelant que je les protège, qu'ils ne doivent rien craindre. Je les dépasse, je saute sur un muret et tend la main vers le premier qui arrive pour l'aider à franchir l'obstacle. Qu'ils sont petits. Ils passent tous et se remette à courir à mon ordre, bête et discipliné, mais pour une fois ce n'est pas plus mal. Je les regarde fuir et m'apprête à affronter l'ennemie. Je ne dispose que de mon chèr Zéphyr, faible en combat, il n'est pas fait pour cela. Mais je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit, ma pokéball en main, j'esquive avec difficulté une attaque lance-flamme qui aurait bien pu me tuer. Je tombe lourdement au sol, heureusement du bon côté du mur. Irréalité de la situation, désillusion profonde, mais surtout perte de confiance en mes propres sbires qui non content de s'être fait repérer et donc d'avoir mit en péril la mission, sont restés tranquillement au bout de la rue à regarder si je m'en sortais. Je venais de prendre un risque inutile. Pourquoi est-ce que je m'obstine à prendre des risques pour ces bons à rien. Je me relève et les regards, je pense qu'ils ont compris qu'ils venaient de faire la boulette de trop. Ils allaient devoir s'échapper seuls cette fois-ci, mais j'allais tout d'abord m'occuper de leurs cas, après tout ils ne devaient rien révéler de ce qu'ils savaient de la Team Rocket.

Zéphyr, Ondes Folies.

Le pokemon sortit de sa ball et lança sans chercher à comprendre l'attaque en direction des sbires qui immédiatement se mirent à délirer. Je passe devant eux et les poussent simplement. Quelles bandes d'emmerdeur.


Je rentre au QG, je dois me changer, mes vêtements de mission sont immondes, sentent la transpiration et sont crasseux. Je n'attache pas d'importance à mon apparence à ce point, mais je n'aime pas sentir le sbire. J'enfile mes vêtements de ville, un short bermuda noir, une chemise blanche, des vans simple noir. On dirait un jeune homme. Je ne ressemble pas à une fille, pas du tout même et la moitié du QG parle de moi au masculin, cela ne me dérange pas. Je passe à l'infirmerie, quelle jolie infirmière. Plaisir simple de la vie que de se faire examiner par cette femme. Elle me demande simplement de retirer ma chemise pour soigner les blessures superficielles mais s'attarde surtout sur mes cotes, il semble que deux d'entre elles se soient cassé lors de ma chute. J'ai atterri sur mon poignet, ce n'était donc pas vraiment étonnant. Elle m'a simplement fait un bandage et m'a remis ma chemise. Respirer est pénible, je marche normalement ,mais je suis gênée par ce foutu bandage. Je n'ai pas mal ,mais je suis dans un état qu'un individu lambda appelle colère. Un état que je ne connais pas. Je me retrouve au mieux dans un état de profonde lassitude ou de dégout, mais la colère m'est étrangère. J'ai hâte de savoir se que sont devenus ses incapables, j'espère vraiment... je crois que leurs sorts m'excite finalement ahah.

Nazareth, vous êtes attendu pour votre rapport.
Bien.

Je ne souhaite pas m'étendre sur cette mission. Mes sbire sont peut-être mort, ce n'est pas un souci, ce ne sont ni les premiers ni les derniers, mais à chaque fois, j'aimais les descendre. D'autres perdront la vie suite à leurs propres bêtises et leurs manques de débrouillardise. Je marche, le sourire sadique aux lèvres croisant des sbires qui me regardent en chuchotant. Ils ont mon âge pour la plupart, mais pas la moindre ambition ni le moindre talent. Je ne suis pas exceptionnelle, je ne fais preuve que d'envie, de désir et surtout de travail. Comme tout le monde je suis faible, mais je m'entraîne. Je ne souhaite que devenir forte pour servir aux mieux les intérêts de notre chef. Et en parlant de chef... j'ai comme l'impression qu'elle ne va pas tarder à montrer le bout de son nez.

3e café de la journée. Rien ne pourrait l'arrêter aujourd'hui, c'était décidé. Après sa pause du week-end la chef avait mis au moins une journée à se réadapter au QG. Aux sbires partout, à tant d'activité, à tant d'autorité, à sa base, à son propre bureau. Oui, tellement de choses en même temps. Et ça la gonflait déjà. Elle avait des cernes très peu élégantes sous ses yeux violets dues au manque de sommeil et carburait au café depuis le matin. Son estomac contenait à peine un demi-croissant avalé à l'arrache en partant et jeté dans la première poubelle venue parce qu'au fond elle n'avait 'pas faim'. Ouais, la méga déch. Trop d'activité ici, trop de monde, trop de visages. Elle sentait son côté misanthrope remonter lentement, inexorablement, cherchant à la faire avouer qu'il avait raison. Comme si elle l'avait un jour contredit. La brune avait expédié la paperasse à son arrivée sans tarder, au bout d'un café bien évidemment. Elle avait également jeté un regard aux affaires en cours. Les captures de Pokémon rares allaient bon train et le marché noir répondait bien à leur offre d'ailleurs. Pour l'instant les scientifiques n'avaient rien de farfelu à lui proposer mais elle attendait, comme devant une boîte à surprises. Pas d'emm*rdes avec d'autres teams à signaler, avec les flics ok, comme d'habitude. Pas d'intrusion, on se tenait à carreaux. Personne n'avait envie de se frotter à la mafia que constituaient les Rockets après tout. Concernant les missions de formation elle en avait lancées plusieurs dans la semaine précédente et.. la majorité était revenue, il devait lui en manquer 3 maximum. D'ailleurs ils s'étaient débarrassés d'une belle marge de boulets infichus de prouver une quelconque capacité à servir la team. Sans intérêt, sans valeur. Solveig avait passé leurs dossiers à la déchiqueteuse sans se gêner. Elle conservait des fichiers papiers pour ses sbires et les autres meneurs; mais le reste était sur son pc.

Essuyant la sueur sur son front, la brune posa la tasse de café sur la table d'un mouvement vif, le bruit résonnant dans toute la pièce. Elle rattacha rapidement sa queue de cheval haute pour qu'elle ne lui tombe pas sur sa nuque. Ce qu'il faisait chaud. Et franchement, il faisait suffisamment chaud dans cette pièce. Les joues colorées par l'effort, la chef se sentait pourtant remplie d'une énergie monstrueuse. Oui, avec son rien dans l'estomac. Sans doute la caféine. Ses yeux violets se posèrent dans les prunelles vertes de son opposant et un sourire pas tellement rassurant apparut sur son visage. Cela faisait maintenant une heure que la Rocket s'attelait à l'entraînement au combat rapproché des sbires les plus avancés. De ceux qui avaient son niveau en simple. Non, elle n'était pas cruelle au point de traumatiser les nouveaux qui avaient réussi leur premier 'test' en les affrontant d'entrée de jeu. Fallait pas non plus les casser tout de suite. Le brun qui lui faisait face devait avoir son âge mais semblait trembler sous l'appréhension. Ils étaient tous comme ça de toutes façons. Ils se détendaient et surtout se concentraient, au bout de quelques coups. Demandant si elle était prête, Soveig se campa solidement sur ses jambes en se rapprochant du sbire. Lequel bredouilla une réponse positive sans jamais lâcher ses yeux améthyste, l'air presque vulnérable. Il allait arrêter ça dans l'instant.

" Concentre toi, je retiendrai pas mes coups pour ton joli minois. "

Railla sa supérieure avant de l'inciter à attaquer. N'importe quoi, qu'elle lui montre les attitudes à avoir et à ne pas avoir. Un coup de poing assez banal mais lancé avec énergie et conviction se dirigea droit sur le ventre de la brune. Coup qu'elle para en déviant puis en bloquant son bras d'un mouvement vif. Pas besoin d'une force incroyable pour faire ça. Bien que la taille de son adversaire ne lui facilite pas la tâche, la brune se rapprocha vivement pour contre-attaquer d'un coup de genou dans le ventre, prenant appui sur le bras bloqué pour mieux 'viser'. Encore, il avait de la chance, elle ne visait que rarement plus bas que le ventre. Par pur principe. Mais dans la réalité elle n'hésiterait pas. Le jeune homme souffla bruyamment mais n'exprima pas plus de douleur que ça tandis qu'elle reculait pour lui expliquer la démonstration, ce qui n'allait pas et ce qui allait, comment il devrait réagir à ça, et surtout comment avoir le réflexe qu'elle avait eu. En décomposant le mouvement. Sérieux, parfois sa propre patience l'étonnait. Ils refirent l'exercice. C'était déjà mieux. En général ils l'écoutaient, ils voulaient tellement faire bonne impression qu'ils progressaient vite. C'était amusant à voir.

" Bon, maintenant admettons que tu m'aies bloquée, parce que ça arrive. Essaie d'anticiper mes réactions et de.."
" Chef, Nazareth est rentrée. "

Solveig s'interrompit au milieu de son explication lorsque l'information entra dans son 'univers'. Nazareth. En mission-test. Il n'en restaient donc plus que 2 qui devaient rentrer. Pourvu que ça ne se soit pas trop mal passé, elle devinait à quel point l'espionne peu loquace avait du mal avec la bleusaille. En particulier les pas-doués de la vie. La brune se dégagea du sbire pour lui indiquer un autre instructeur. Non, finalement il ferait cet exercice avec quelqu'un d'autre. Et ça valait mieux, elle le voyait déjà couvert d'ecchymoses le lendemain. Le pauvre, s'entraîner avec la chef des Rockets n'était vraiment pas un cadeau.

" Qu'elle me fasse son rapport dans 10 minutes, le temps que je sois présentable. "

Répliqua-t-elle en se dirigeant rapidement vers les vestiaires, sa tasse à café à la main. Au bout de 5 minutes la voilà propre, au bout de 10 minutes elle marchait à la rencontre de l'espionne, short en jean un peu déchiré et débardeur 'bad luck', une serviette couvrant sa nuque, les cheveux attachés en une même queue de cheval haute. C'était déjà plus présentable. Ca ne faisait toujours pas chef mafieuse mais elle n'allait pas à une réunion officielle non plus. Ne serait-ce qu'en voyant le sourire d'Amber, elle sut que les petits nouveaux s'étaient mal dém*rdés et dormiraient sans doute au poste ce soir. Sinon à la morgue. Elle lui adressa un très sérieux 'Yo Amber' en guise de salut. Oui tout était normal. La brune sourit à son tour en faisant signe de la suivre vers l'espèce de balcon surélevé qu'avait son bureau. Ouais, son bureau de boss. Ce balcon surplombait le niveau 0 du QG et lui permettait d'observer les allées-venues de tous ceux qui s'affairaient en bas. Et de détecter les glandeurs, entre autres. Appuyant ses avant-bras contre la rembarde, Solveig tourna la tête vers son interlocutrice.

" Alors, ils étaient comment ? Ridicules, bons à être mangés en salade ou carrément perdus pour la science ? "

Interrogea la chef sans détour, presque amusée par la situation. En passant près d'un distributeur elle avait rempli sa tasse d'un 4e café et soufflait sur le liquide brûlant. Sérieusement, elle finirait par dégeuler à force de n'avoir que ça dans l'organisme.

J'entends les sbires qui bavassent. Ils n'ont vraiment rien d'autre à foutre ? Ils feraient mieux de tous s'entrainer, avant de me tomber entre les pattes et que je les livre aux agents de police... ou a leurs parents dans un sac mortuaire s'ils ont la chance de rester en un seul et unique morceau. Mais pourquoi ça bavasse d'ailleurs hein? Je tends l'oreille, apparemment la Boss arrive, ils sont tous en train de flipper. Ils ont raisons, vu l'heure. Je la vois, elle me voit. Elle à du comprendre que j'étais revenu sans les sbires qu'elle m'avait confié. En même temps, elle savait qu'en me confiant des premières années, ils risquaient de ne pas revenir. Je ne parle pas, ou plutôt je parle peu et a bon escient. Elle me salut, je la salus. On bouge. Elle se ressert un café, comment je sais que ce n'est pas son premier ? Son attitude certainement. Pas besoin d'être un fin psychologue ou mentaliste pour remarquer cela. Je la suis sans un mot jusqu'à son bureau, je sais qu'elle va me demander comment cela c'est passé, elle sait que je vais lui annoncer la perte des éléments qu'elle m'a confiés. Après tout c'était presque une habitude pour moi. On me demandait de tester les sbires et de voir s'ils avaient le potentiel de devenir meilleurs, s'ils ne montraient aucune qualité naturelle ni aucune conviction ou force de caractère, je les laissais simplement. Logiquement même. Je m'adosse à la rambarde, soupire et regarde Solveig dans les yeux. Je n'aime pas parler, mais bon, je lui dois bien cela.

Aucun des trois. Je n’ai rien pour les décrire. Inutile. Je les ai laissés à la police, Zéphyr à effacer leurs mémoires. En tout cas, je n'en veux pas. J'ai du les protéger, je me suis même blessé. Des déchets.

Je me relève et remonte ma chemise jusqu'en dessous ma poitrine pour montrer les bandages que j'ai. C'est désagréable, ça serre, ça empêche de respirer. Tout ça à cause de mômes. A leurs âge je volais déjà des Pokémons rare, extorqué de l'argent et savait me battre au corps à corps. Je regrette l'époque des anciens Sbires, ceux qui venaient ici par conviction, ma génération. Maintenant ils ne vient que parce qu'il trouve ça tendance. Je me retourne en lâchant ma chemise et me tiens à la rambarde, prenant bien soin de ne pas y appuyer mes côtes. Je regarde Solveig et sa tasse de café, surement trop chaud et je regarde le sbire qui accourt vers nous. Il s'arrête, nous regarde, il semble apeuré de nous déranger. Il avait de quoi. Tant qu'il était la, il allait servir à quelques choses. Je lui fais signe de la main d'approcher, ce qu'il exécute immédiatement et sans broncher. Je lis de la peur sur son visage, je ne vais pas le frapper. Encore un qui ne comprend pas sa place. Même si t'es qu'un souffre soit fier et fort bordel.

Apporte-moi un café. Noir, sans sucre.
Bien Monsieur Nazareth

Il s'exécute, c'est bien. Tu es un peu con ,mais au moins tu es docile faut le dire. Encore un qui m'a prise pour un homme quoi. Bon, je ne peut pas lui en vouloir pour ça, je sais à quoi je ressemble et je sais que ce n'est pas féminin du tout. Je me retourne vers Solveig de nouveau et ne peut m'empêcher de me dire qu'elle va finir par péter un plomb total à boire autant de café. Je lui raconte la mission, le guignol qui éternue et se fait repérer, moi qui les protèges et les aides, ma chute du mur et leurs regards complètement ahuri devant l'attaque lance flamme. Evidement, aucun mot sympathique à leurs égards ne sort de ma bouche, j'aurais tellement l'impression de me trancher les veines si je faisais ça. Je parle peu, ou plutôt de façon concise. Mon récit ne prend que deux minutes et ne retrace que les grandes lignes, mais c'est bien suffisant comme rapport. Elle me fait assez confiance, du moins je l'espère, pour se fier à mon jugement sur ces recrus. En parlant de recrue, voilà le sbire qui se ramène avec mon café. Je le prends et lui fait simplement signe de s'en allait. Je regarde mon café, noir et sans sucre, parfait. Je crois que j'ai trouvé le rôle de se sbire.

J'ai entendu que tu supervisais l'entrainement au corps a corps. J'ose espérer qu'ils sont plus fiables.

Je souffle sur mon café deux secondes et lève la tasse pour un boire un bonne gorgée. Brulant. Je me crame littéralement le fond de la gorge mais j'aime ça. Le liquide amer et chaud coule le long de ma gorge et me réchauffe littéralement de l'intérieur. Ahah, que j'aime le café. Je sors de ma poche un paquet de mini marshmallow comme à mon habitude et en verse dans mon café. ça fond, c'est mou et collant, mais sucré et en même temps amer, ça ne ce mélange pas, j'aime ça. Je prends un autre paquet et regarde Solveig. Je lui propose, après tout, ça ne lui ferait pas de mal de manger quelques choses, même si ce n'est que des bonbons.

Elle s'adossa à la rembarde, dos à l'effervescence du demi-étage inférieur, l'air fatiguée de tous ces crétins. De tout ce monde, de tout.. tout. Chose que comprenait facilement sa chef, lui confier des première année n'était jamais un cadeau. Ni pour elle ni pour eux. Jusque là moins de la moitié de ceux qu'elle avait envoyés avec Amber étaient revenus. Et la plupart des survivants étaient blessés. Survivants.. ça fit sourires la meneuse. Ouais, c'était le surnom qu'on leur donnait en général, tous avaient tellement peur de l'espionne qu'ils considéraient revenir d'une mission avec elle comme un miracle, avoir surmonté une épreuve énorme, un accomplissement dans la vie. Sans exagération aucune. La brune prit une petite gorgée de café, les regardant toujours les yeux d'Amber avec un léger sourire. Accentué par l'odeur du café qui l'enchantait et le fait qu'elle puisse se réchauffer les mains sur sa tasse. Elle devrait se mettre au thé, ça la calmerait peut être un peu. Parce que là son estomac était sans doute sur le point de se rebiffer. Sachant déjà à quoi s'attendre, elle écouta néanmoins attentivement le rapport. Comme quoi ce n'étaient que des incapables qui n'auraient jamais imaginé qu'il y aurait un vrai danger, qui n'avaient aucun sens de la coordination ni même du groupe. Aucun esprit d'équipe, infichus de bosser en collaboration. Et elle hocha la tête lentement : pas besoin de ces boulets. Solveig tilta de façon plutôt désagréable en l'entendant dire qu'elle était blessée. Amber se blessait rarement, elle était très appliquée, très professionnelle. Sa supérieure fronça les sourcils en la voyant relever sa chemise pour lui montrer le bandage qui maintenait probablement une ou deux côtes cassées. Grimace. Ca devait faire mal, au moins à chaque respiration.

Un sbire à l'air paumé fit son apparition peu après que la jeune femme se fut à nouveau appuyée contre la rembarde. Pour le moment pas de réponse de la part de son interlocutrice. Elle se contenta de tourner son regard vers le nouveau venu, assez peu intéressée en se demandant pourquoi il les interrompait, au juste. Il sembla paralysé par la vue de sa chef en compagnie de Nazareth. Et il y avait de quoi, c'étaient juste les deux femmes de qui il avait le plus à craindre dans ce QG. Pas qu'elles soient intrinsèquement maléfiques, mais bon.. Rapidement, il fut renvoyé d'où il venait avec l'ordre de ramener un café pour l'espion. Oui, l'espion. Tellement terrorisé qu'il l'appelait "Mr'. Cela fit légèrement rire Solveig, comme à chaque fois qu'on se trompait sur le genre de Nazareth. En même temps elle ne faisait aucun effort pour se montrer féminine, sa tenue faisait très androgyne, voire masculine. Comme toutes les autres en fait. Mais même en se concentrant la brune avait du mal à se dire que c'était un homme. Enfin elle avait mérité son café, après une mission pareille. Comme quoi la meneuse n'était pas la seule. Peut être la seule à en prendre 4 par jour mais pas la seule à en boire à cette heure-ci. Elle regarda le liquide noir dans sa tasse et souffla doucement dessus, ayant fermé les yeux. L'odeur la calmerait presque autant que la clope. Intoxiquée jusqu'au bout. Amber continue de lui raconter leur mission tournée en échec par les trois boulets qu'elle supervisait en lui donnant les grandes lignes et ce qui faisait qu'ils étaient clairement inaptes à intégrer les Rockets. Ce avec quoi la jeune femme fut d'accord, à chaque fois. Le jugement de l'espionne était en général très bon, très objectif de toutes manières. Elle ne cherchait pas à adoucir un peu la réalité de leur incompétence, c'était très appréciable. Son café finit par arriver tandis qu'elle touchait à la fin de son résumé succinct des évènements récents. Comme elle l'aimait, visiblement. La chef en était déjà à la moitié de sa propre tasse lorsqu'il fut question des entraînements au corps à corps. Ah, justement. Ce n'était pas toujours de tout repos. Mais ça la faisait bien marrer en réalité. Elle allait répondre quand Amber lui proposa des marshmallows.

" Oh, merci, mon estomac pestait justement contre l'absence de nourriture solide. "

Fit elle avec un sourire un peu gêné. Elle tendit la main pour prendre le petit paquet de bonbons gentiment proposé et l'ouvrir en ayant posé sa tasse sur la rembarde. Oui, deux mains lui étaient nécessaires pour ça. Concernant les entraînements, la chef se devait d'être en forme aussi, après tout, de ne pas rouiller. Et elle sentait que tout ça allait lui faire des courbatures de malade demain, mais c'était nécessaire de pratiquer régulièrement. Quelques ecchymoses et les phalanges d'une main un peu sanglantes aussi. Certains de ceux avec qui elle avait pratiqué étaient vraiment bons. Solveig hocha lentement la tête en étirant les bras au dessus de sa tête, faisant remonter son t-shirt qui était un peu court en réalité. Ouais, elle aurait même mal partout.

" Je n'entraîne pas les première année, je tiens pas à les envoyer à l'hosto d'emblée. On m'envoie les plus avancés, tous avec certaines lacunes mais pour la plupart suffisamment fiables. Ca les empêche pas de finir pleins de bleus, mais bon.. On en a deux ou trois de vraiment bons avec qui je me suis battue longtemps d'ailleurs. Peu d'erreurs technique à corriger, ils ont même réussi à me toucher, je pense qu'ils seront parfaits sur le terrain. C'est rassurant.. "

Répondit Solveig après avoir rappuyé ses coudes sur la rembarde, regardant distraitement l'activité en contrebas. Ouais, ça la rassurait de savoir qu'il y avait des sbires vraiment doués chez eux. Pas que des gamins qui voulaient jouer les racailles. Qu'ils gardaient un certain prestige. Elle mangea l'un des bonbons sucrés en se disant que c'était quand même un certain rêve, des m*rdes. Et que ça lui permettrait de tenir au moins jusqu'au repas du soir. Non, jamais elle n'avait d'alimentation 'normale'. Se tournant vers Amber après avoir fini son café, elle lui montra ses avant-bras avec lesquels elle parait la plupart des coups, et qui auraient quelques bleus, ainsi que ses phalanges écorchées. Rencontre avec un mur, la blonde de tout à l'heure esquivait bien.. Elle avait aussi une ecchymose moche à l'omoplate gauche mais bon, ça allait se voir de toutes manières. Ouais, il y en avait de bons.

" Heureusement que je suis solide. Mais bon, ils ont sans doute eu plus mal que moi. Ils sont tout stressés au début, tout déstabilisés, c'est tellement marrant. "

Continua-t-elle avec une étincelle de malice au fond du regard. En général c'était au début, pendant leur temps d'adaptation qu'ils prenaient le plus cher. Pauvres bouts de chou, trauma par l'idée de s'en prendre à leur chef. Mais elle était humaine aussi, elle était capable de saigner aussi. Faut pas croire non plus. Désignant les côtes de l'espionne, la brune avait fronça un peu les sourcils. L'idée qu'elle se soit cassé ou fissuré des os ne lui plaisait pas du tout. Pas seulement parce que c'était un bon élément, mais en tant que personne. Amber et 'blessée' ne devraient pas être dans la même phrase, pour elle. Pas qu'elle aie l'air fragile, ça on pouvait pas le dire.. Un de ses blocages psychologiques, sans doute. Ni le premier ni le dernier, elle aimait bien Amber de toutes façons.

" Je suppose que ça fait mal en permanence. Tu peux demander des anti-douleur pour dormir, tu sais, on est pas obligés de tout supporter. On t'a dit pour combien de temps t'en avais ? "

Elle accepte mes bonbons. Pas étonnant tu me diras, elle n'a rien mangé. Même si ça ne la calera pas, au moins elle aura psychologiquement l'impression d'avoir mangé quelques chose quoi. Elle a l'air gêné, mais je ne fais pas vraiment cas, après tout, elle est humaine elle aussi alors c'est normal qu'à un moment ou un autre elle finisse par montrer des émotions. Elle s'étira, remontant ses vêtements de quelques centimètres, j'observe sans rien dire. Je suis du genre à voir sans commenter, bien que j'avais furieusement envie de tirer sur le bout de tissus pour cacher son corps. J'ai cru apercevoir quelques bleus mais je n'en suis pas sur, peut être que c'est juste un jeu d'ombre mais… Je me perds un peu dans mes pensées. Elle m'annonça presque immédiatement après avoir fini de s'étiré qu'elle ne pas s'occuper des premières années, quel chance pour eux. Elle n'était pas du genre à retenir ses coup et peu nombreux, mais alors vraiment peu nombreux serait ceux qui pourrait les encaisser ou les parer. Il fallait être formé au combat au corps à corps avant cela. Seul un les idiots de sbire avec un ego mal placer se mettraient volontiers dans cette merde. Ca me fait sourire, je pense aux sbires qu'on m'avait confié ces dernier temps et franchement... un bon paquet de ces espèces de bourgeois bohème auraient tentait juste à cause d'un excès de confiance en eux même. J'aurais certainement encourageait la manoeuvre de toute façon. ça défoulerait Solveig, ça les calmerait eux et ça leurs ferait renoncer à rejoindre la Mafia, et à rester tranquillement vivre leurs vie de petit gamin sans avenir autre que reprendre le commerce de papa et maman sans réelle envie.

Solveig se tourna vers moi. Son air lorsque je lui avais montré mes côte était plus ou moins le même que celui que j'affichai à présent. Une sensation désagréable me parcoure. Ce n'est pas de la colère, du moins je ne crois pas, mais je tique sur ce détail tout de même. Je n'apprécie pas que l'on abîme notre Chef. Ce n'est pas vraiment de la possessivité, ni quoi que se soit de ce genre, simplement que j'éprouve beaucoup de sympathie à son égard. J'observe ses ecchymoses et autres blessures, plutôt contrarié mais ne laissant rien paraître. Son rôle de chef avait son lot de problème, tout comme le mien, bien que moi je ne suis qu'un de ses nombreux pions. Je l'ai choisit. C'est mon rôle. Mais mon ambitions serait tout de même de me rapprocher de la tête, devenir lieutenant, cela me permettrait de servir Solveig de façon bien plus efficace je pense. Et puis ça endiguerait pas mal la recrudescence de sous-merde qui nous arrive tout les jours et dont on n’arrive pas à tirer du potentiel. Même les Pokémons sont parfois plus utiles qu'eux, j'arrive mieux à tirer profit de Zéphyr que d'un groupe de trois sbires. Pitoyable tout de même. Je replonge dans mes élucubrations sur les sbires peut méritant qu'on a mais une fois de plus Solveig vient me sortir de mes rêveries. Moi qui me voyais mentalement torturer tout ces incapables. Elle me questionne simplement sur mes cotes. C'est mignon, elle s'inquiète. Je tourne la tête vers elle avec un petit sourire et un air assez malin.

C'est douloureux oui. Mais ça va.

Au même moment où je dis ça, j'ai le vieux reflexe un peu trop fière de posé assez violement ma main sur mes cotes comme pour dire " hey regarde je ne crève pas non plus " mais l'expression sur mon visage indique pourtant bien de la douleur. Mes dents se serre malgré mon sourire et mon œil droit se ferme sous le coup de la douleur électrifiante. Putain. Je tousse et reprend rapidement, me forçant à parler, comme pour masquer ma douleur. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète plus qu'elle ne doit déjà l'être.

Je ne sais pas, l'infirmière n'a pas eu le temps de me le dire.

Il faut que je détourne l'attention de ce geste stupide que je viens de faire sinon je vais me faire taper sur les doigts. Réfléchis, réfléchi réfléchi. Ah je sais ! En faite non. Nouvel tactique je vais faire mine de rien et simplement passer à autre chose. Je prends un air " naturel " c'est à dire ... complètement inexpressif comme toujours et décide finalement d'ouvrir la bouche de nouveau. Mon dieu, mais je suis bavarde aujourd'hui. Ce passe quoi là ? D'habitude je ne prononce pas grand chose et là... sans même qu'elle me questionne j'ouvre la bouche. Je vais peut être allé prendre des cachets, je dois avoir de la fièvre. Je lève la main et la pose sur mon front et remarque qu'effectivement je suis légèrement chaude. Il ne manquait plus que ça. La fièvre accompagne souvent un os brisé dans les première 24 heure ça na rien d'étonnant. Mais je m'en serais passé. J'ai pas envie de dormir, faut que je m'occupe l'esprit, que je fasse quelques chose, n'importe quoi.

Il faut que je m'occupe. Tu n'aurais pas une mission à me confier, n'importe quoi.

Amber avait de nouveau l'air d'être partie. Enfin partie, en train de réfléchir sur quelque chose que sa chef n'avait pas capté. Ses yeux sombres regardaient autre chose qui avait l'air d'être loin de ce qui se passait actuellement. La brune aurait secoué la main dans son camp de vison pour la faire revenir si elle n'avait pas répondu en lui souriant eu bout de quelques secondes. Deux secondes Solveig se demanda si c'était un vrai sourire qui se voulait rassurant ou un sourire forcé. Elle n'était pas le type de personne souriante en règle générale. Surtout pas blessée à cause d'une bande de boulets. Ouais, ça se voulait rassurant. Elle disait que ça lui faisait mal mais que c'était supportable quand même selon ses dires. Tu parles. La brune savait ce que c'était que de s'être cassé une côte, ça faisait mal et non ça n'allait pas. Peut être qu'elle jouait les chochottes sur les bords, mais quand on en arrive à avoir peur de respirer parce que ça fait mal, faut arrêter de se leurrer sur son propre seuil de douleur. Cessant de froncer les sourcils en se disant qu'elle était bien courageuse, la Rocket mangea un autre petit marshmallow. Bon, Nazareth allait avoir droit à au moins une semaine de repos sans trucs trop physiques et trop éprouvants histoire de lui laisser le temps de guérir. Inutile de se forcer, ça ne pourrait qu'empirer son cas, et personne n'avait envie de ça. Sa chef cherchait déjà qui serait en mesure de faire ce qu'elle avait prévu pour l'espionne lorsque cette dernière, comme pour l'assurer que tout allait bien, tapota la zone de son bandage plus violemment que nécessaire. La jeune femme avait tendu la main pour l'arrêter, mais un peu trop tard, le sourire de son interlocutrice se crispait en une expression de douleur. Non, elle aurait pas dû faire ça.

En toussant comme si ça allait évacuer la douleur, Amber déclara que l'infirmière n'avait pas pu le lui dire. La connaissant, elle était sans doute partie à toute vitesse de l'infirmerie. Ouais, ça n'aurait rien de surprenant. Solveig leva brièvement les yeux au ciel. Encore, si ce n'était pas un os, qu'elle ne demande pas serait tout à fait naturel. Pour sa part elle ne comptait pas passer à l'infirmerie pour ses bleus, à la base. Elle avait tendance à se blesser pendant les entraînements mais ça restait mineur. Enfin, sauf quand personne ne voulait se battre contre elle parce que même les avancés avaient trop ma ou raient occupés ailleurs. Dans ces cas là elle s'attaquait à Ethos. Oui, tout à fait, la chef essayait d'affronter son Zoroark. Bien sûr elle n'avait pas la force physique nécessaire, ni la vitesse, ni rien pour rivaliser, mais elle avait quand même l'impression de s'améliorer. Ou peut être que la brune se disait ça uniquement pour se motiver, c'était même fort possible. Ethos avait beau faire attention avec ses griffes, il ne pouvait pas non plus être parfait. Et l'infirmière regardait la jeune femme avec l'air de dire que c'était un cas désespéré à chaque fois qu'elle lui expliquait ça en disant que la prochaine fois ils feraient pas de c*nneries. Tu parles. Amber essaya de reprendre un air indifférent et après avoir touché son front, demanda s'il n'y avait pas de mission quelconque pour lui changer les idées. D'abord interloquée, la Rocket haussa un sourcil avant de rire un peu en secouant la tête.

" Amber, franchement. Je te traite pas de princesse disney mais j'ai pas envie de te retrouver en petits morceaux. "

Répondit elle avec tout son tact habituel, tapotant l'épaule de son interlocutrice. Après avoir mangé un autre bonbon, Solveig récupéra sa tasse qu'elle alla poser sur son bureau dont la porte était ouverte. Grande résolution: plus de café aujourd'hui, elle en avait suffisamment bu pour au moins une semaine. .. Certes, elle se disait ça et elle en boirait probablement un le matin suivant. Elle avait essayé le thé, pourtant, mais par réflexe c'était toujours du café. Un bref regard aux piles de dossiers sur son bureau la fit soupirer d'un air désespéré. Logos était assise sur sa chaise de bureau qu'elle faisait tourner lentement avec Psyko. Sa dresseuse se contenta d'adresser au Kirlia un regard qui disait ' fait pas de conn*ries' avant de ressortir de la pièce. Ouais, elle serait capable de tout ensevelir cruellement sous de la poussière de fées. Et là c'en serait fini de la crédibilité de la brune. Sortant du bureau, elle laissa la porte entre-ouverte pour que son Pokémon soit libre de ses allées et venues. Revenant vers Amber, la chef reprit la parole en la regardant en face.

" C'est pas que je te sous-estime, j'aurais même peur de me battre contre toi figure toi.. Mais t'es pas une machine non plus, donc tu vas éviter le terrain 'dangereux' pendant que ça se soigne, histoire de pas empirer les choses. "

Mouais, c'était plus sage. Plutôt que d'aller sur le terrain en mode éclopée et de se faire arrêter. Cette pensée la fit grimacer légèrement. Amber chez les flics, manquerait plus que ça. C'était inenvisageable. Bien sûr elle irait la chercher, mais.. non. Juste non. Distraitement, elle caressait du bout des doigts ses phalanges blessées, ce qui ne les rendait pas moins douloureuses, mais bon. Finalement elle devrait faire quelque chose. La brune allait encore se retourner dans son lit toute la nuit, incapable de trouver un position confortable parce qu'à chaque mouvement elle se ferait mal, ça n'allait servir à rien et elle se retrouverait sous la douche à 3h du math en espérant que l'eau chaude calme un peu la douleur. Oui, comme toujours. Oui, à force elle était habituée, elle savait très bien ce à quoi s'attendre, inutile de se voiler la face. De plus, un passage à l'infirmerie lui permettrait également de demander de quoi soigner un peu Amber, ou en tout cas rendre sa blessure moins pénible. Des fois qu'elle aie encore le réflexe de taper dessus..

" Mais puisque tu as l'air d'y tenir; ta mission, si tu l'acceptes, sera d'escorter ton éclopée de boss jusqu'à l'infirmerie histoire qu'elle fasse gaffe à sa santé, pour changer. "

Elle m'a carrément cramé. Il faut dire que je ne suis pas connu pour mes talents de comédienne non plus. J'ai tendance à dire clairement ce que je pense, je m'en fou de la réaction des gens. Elle me regarde et me dit qu'elle ne me prend pas pour une princesse Disney. Encore heureux, j'ai une tête à attendre le prince charmant et a chanter des comédies musicale à la con ? Je ne crois pas. Mais bon, je comprends ce que tu veux dire par là. Tu me penses fragile, tu n'as pas forcement tort. Je suis humaine, moi aussi je me blesse, même si c'est peu souvent et que généralement ce n'est pas important. Blessure sans gravité. Mon lot habituel en rentrant de mission. Plaie superficielle. Ecchymose. Parfois une belle entaille mais sans gravité. Pour une fois, je me casse un os. Enfin des os. Deux côte au total. Youpi. Elle pose sa main sur mon épaule et la tapote. Drôle de sensation. Je n'ai pas l'habitude des contacte humain, en règle générale je les évite. Je suis un peu déconcerté pour le coup et je regarde dans le vide avec pour une fois les yeux normalement ouvert. Elle rentre dans son bureau regarde sa pile de dossier. Logos, sa Kirlia semble bien s'amuser dans le bureau. Moi je reste sur le balcon et la regarde agir. Je repense à ce qu'il venait de ce passé quelques seconde avant. Ça me perturbe vraiment dis donc. Je ne rougis pas, je ne stresse pas. Je me dis juste que c'est étrange de sentir un humain contre soi. Elle revient vers moi, laissant la porte de son bureau entrouverte pour garder un œil sur son pokemon et m'adresse de nouveau la parole. Ce qu'elle dit me fait sourire. Un vrai sourire, narquois et prétentieux, mais sincère. C'est rare. Mon dieu je souris, donne moi une baffe mon gars. Me dire qu'elle même aurait peur de m'affronter, c'est un magnifique compliment qui alimente mon ego déjà bien engraissé par mon expérience sur le terrain. Mais face à elle je me devais de rester humble. Je secoue légèrement la tête, les yeux fermer dans un soupire de contentement. C'est ma façon de dire " merci " je suppose. Mais bon, malgré ce compliment tu m'assignes au QG. Je suis déçu mais je comprends. Reprendre les missions ne serais pas raisonnable je sais. Je te regarde, comme toujours. Tu touches tes phalanges abîmé. Toi aussi tu as mal on dirait. Tu me proposes une mission et celle-ci me fait sourire Tu veux que je t'escorte à l'infirmerie ? Quel piège pour me forcer à me soigner. Mais bon encore une fois tu n'as pas tord.

Si tel est ton désir.

Je m'incline légèrement vers elle pour lui faire comprendre que j'acceptais la mission. Drôle de façon de procéder surtout lorsque l'on tutoie son boss, mais mon éducation est ainsi faite. Je place la main sur ma pokéball accroché a ma ceinture et libère mon petit Zéphyr qui se fait un plaisir de voler autour de nous. Il s'arrête et se pose sur mon épaule, levant une aile en l'air en direction de Solveig, comme pour lui dire bonjour. Pour une fois, tu n'as pas décidé d'atterrir dans ses cheveux, c'est bien. Bien que la mission ne soit qu'un prétexte pour t'accompagner j'ai sortir Zéphyr. Pourquoi ? Il devait avoir les ailes engourdies dans sa pokéball. Rien de plus rien de moins. Je claque des doigts et immédiatement tu t'envoles en direction de l'infirmerie. Tu semble pressé, mais je te rappelle que l'infirmière t'avait déjà donné une poche de sang et que tu n'en aurais surement pas d'autre. Je te rappelle d'un autre claquement de doigt, tu es trop pressé. Je lève le doigt et tu viens t'y poser et y mordre. Tu avais faim encore. Je te ramène à mon niveau et te caresse la tête. Si tu mords trop fort je t'écrase.

Allons-y

Je m'approchai de quelques pas et me plaça à ses coté tout simplement. On se met en route, l'infirmerie n'est pas loin, il n'y en aurait pas pour longtemps et ensuite, je serais surement renvoyer chez moi pou guérir. C'est déprimant. Mais en dernière mission avant un moment, tu m'avais demandé de faire gaffe a ta santé, très bien, alors déjà fini le café.

C'est bien subjectif la notion de santé. Selon l'infirmière, je suis en mauvaise santé, je mange trop de sucre. A mon avis, elle va te faire la morale pour le café. Retiens-toi de la tuer quand elle te parlera comme une mère qui gronde son enfant car il a vidé le pot de cookie.

La chef n'eut aucun mal à capter le contentement d'Amber lorsqu'elle entendit qu'un combat contre l'espionne l'effraierait. Visiblement même un compliment déguisé fait toujours plaisir. Pour une fois qu'elle ne se forçait pas à sourire, c'était plutôt agréable à voir. Mais elle semble se rendre compte de son air légèrement suffisant et secoue la tête en soupirant légèrement. Oui le contentement ça peut se manifester de plein de façons au moins aussi étranges les unes que les autres. Sa supérieure sourit en retour lorsqu'elle ne protesta pas contre l'interdiction d'aller s'agiter ailleurs que dans le QG. De toutes manières elle ne serait pas utile ailleurs, mieux valait un élément ralenti à l'intérieur de la team qu'en mission ailleurs. Il risquait de se faire encore plus mal et de carrément échouer, au passage. Et l'échec, Amber le vivrait probablement aussi mal que la meneuse. Pas besoin de la mettre dans une situation dangereuse qui pouvait être évitée facilement. Et en plus, sérieusement, qui hormis l'espionne râlerait contre des congés ? Elle s'incline légèrement par respect  et pour me signifier que c'est "challenge accepted". Comme toujours, remarque. Impossible pour la Rocket de se souvenir d'un jour où sa sbire avait refusé une mission. Ca n'était probablement jamais arrivé, elle bossait avec une assiduité presque déconcertante. Elle libéra son Nosferapti qui voleta un peu avant de saluer Solveig d'une aile. Ca la fit légèrement sourire. En principe ils évitaient de libérer leurs Pokémon à l'intérieur du QG, certains étaient encombrants, faisaient des dégâts et pouvaient s'avérer carrément dangereux. Mais ceux qui ne prenaient pas de place et n'agressaient personne étaient autorisés à se balader. Un peu comme Ethos qui était partie en virée à travers le QG depuis ce matin et que sa dresseuse n'avait jusque là pas revu. Mai le Zoroark ne pouvait rien faire de catastrophique, pas vrai ..?

Amber les incita à y aller tandis que son Pokémon se nourrissait d'un peu de sang en mordant son doigt. Il semblait être parti vers l'infirmerie mais un signal de sa dresseuse l'avait fait revenir aussi sec. Comme un rappel à l'ordre: il était censé les attendre. Pour sa part la brune se nourrissait d'un dernier marshmallow avant de foirer le paquet vide dans la poche de son short. Ne rien laisser traîner par terre, ça fait franchement crade. Et déjà que le 0 du QG était situé au niveau de la Souricière.. voilà, fallait pas non plus chercher à empirer leur cas, ils n'en avaient pas besoin. L'espionne placée à ses côtés commença à marcher. Elles allaient à un pas assez mesuré, en rien pressé. Elles avaient le temps et l'infirmerie n'était pas bien loin de toutes manières. Quelques regards effrayés ou au moins curieux se tournaient en direction de leur duo. La brune s'essuya le visage avec l'un des pans de la serviette autour de son cou: elle avait l'impression que sa douche n'avait eu que peu d'effet, elle avait toujours un chaud. Amber lui fit une explication étonnement longue sur l'infirmière qui se prenait pour une maman nutritionniste voulant le meilleur pour ses enfants irresponsables. Elle était sympa, l'infirmière, en général. Mais elle avait tendance à trop materner les gens, et puis qu'est-ce qu'elle y pouvait si les gens se nourrissaient comme ils voulaient ? Avoir des sbires en bonne santé d'accord, mais faudrait pas non plus que ça les préoccupe beaucoup plus que leur boulot. Ils deviendraient d'autant moins productifs.. Solveig rit à l'histoire du pot de cookies, regardant son interlocutrice avec malice.

" Je tuerais pas ma mère si elle m'engueulait pour des gâteaux, t'inquiète ~ C'est pas ça qui m'empêcherait d'en acheter ~ "

Répondit elle avec bonne humeur; tout en essayant de ne pas tilter sur le fait que de toutes façons sa mère ne l'engueulait plus depuis.. oh, environs ses 16 ans. Depuis qu'elle s'était répandue en morceaux lors d'un crash en fait. Mais maintenant elle voyait ce souvenir douloureux avec quelque chose qui s'apparenterait presque à du détachement. Pas de l'insensibilité, mais elle arrivait désormais à voir cette idée, ce souvenir passer en trombe devant elle sans s'arrêter sans que ça lui donne envie de pleurer comme une enfant. Cette silhouette et ce rire ne lui brûlaient plus le coeur. Plus trop. Tant qu'on ne cherchait pas à appuyer sur le point douloureux ça n'allait pas se briser. Ca n'allait pas saigner. Ses yeux parcouraient le couloir distraitement. Elles passèrent devant la salle d'entraînements, tiens. Son sourire s'était envolé et un soupir lui échappa.

" M'en parle pas, elle me fait la morale à chaque fois que je la croise. Pour la clope, le café et quand j'ai fait des c*nneries, les blessures. C'est presque notre seule conversation, mais au fond elle est pas volontairement ch*ante.. En tout cas j'espère. "

Fit la chef en hochant lentement la tête. A peine le duo était il arrivé à  la porte qu'elle se sentit un haut-le-coeur désagréable. Pas un haut-le-coeur de dégoût par rapport à l'odeur cep rompre, de désinfection et de pansements et bandages aseptiques qui s'échappait de la pièce, mais un vrai. Un haut-le-coeur de maladie. Ou tout bêtement de 'trop de café pour ton organisme', ça fonctionnait aussi. L'infirmerie n'était pas loin du bureau de la boss, ni des sales d'entraînements, c'était quand même bien fichu cette base. Les deux lieux dont venaient le plus d'éclopés proches de là où on pouvait les tirer d'affaire. Une main plaquée sur son ventre, Solveig s'était légèrement penchée en avant. Son estomac protestait douloureusement. Des mèches brunes de sa queue de cheval tombaient dans son cou et ne l'aidaient pas à avoir moins chaud. Les yeux légèrement écarquillés, elle s'essuya à nouveau le visage pour se donner une contenance, les ferma, souffla lentement. Ca allait le faire. Au bout de deux coups frappés à la porte l'infirmière en chef apparut et.. ne les rata pas.

" En ben voilà mes deux bras-cassés récurrentes. Vous le faites exprès ma parole.. Entrez, entrez ! Amber, tu es partie sans traitement, tu ne veux vraiment pas guérir ou quoi ? Et Solveig, je suppose que vous avez bieeeen suivi mon conseil et que vous avez évidemment réduit vos doses de café, de cigarette, et augmenté vos heures de sommeil. Oui, ça se sent bien à l'odeur de vos vêtement et votre air rayonnant de santé ! Vous tenu vraiment à mourir jeunes, toutes les deux ? "

Les sermonna la femme en les faisant entrer, refermant la porte derrière elles. La chef soupira, se balançant d'avant en arrière. Talons, pointe, talons pointe. Effectivement elle avait un air 'rayonnant de santé' avec ses bleus cardes et son odeur de café. Pas de clope, mais au moins de café. Non, elle n'en avait fumée qu'une depuis ce matin et s'était douchée entre-temps, l'odeur devrait être partie maintenant. Mais cette infirmière avait un 6e sens, ce n'était pas possible autrement !